En 2025, le paysage des communications a été grandement influencé par l’adoption accélérée des outils d’intelligence artificielle (IA). Ce phénomène qui a déjà transformé les méthodes de travail et les modes d’échange s’accentuera en 2026.
À mesure que ces technologies gagnent du terrain, plusieurs réflexes hérités d’anciennes pratiques montrent leurs limites et les spécialistes s’attendent à une redéfinition des standards du secteur.
Que nous réserve 2026? Impossible d’ignorer la place grandissante de l’IA qui modifie les attentes du public et les pratiques des communicateurs.
1. L’évolution du contenu visuel généré par l’IA
Le contenu visuel généré par l’IA est omniprésent. On retrouve désormais des illustrations, photos et vidéos générées artificiellement sur les sites web et les réseaux sociaux, dans les infolettres, les publicités et les campagnes de communication ou de marketing.
Au cours des derniers mois, avez-vous eu l’impression d’avoir vu des contenus presque identiques d’une marque à l’autre ? Vous n’avez pas la berlue. La production visuelle devenue quasi instantanée, la normalisation des outils génératifs et l’effet domino créé par les campagnes virales entraînent une homogénéisation des contenus. On se retrouve progressivement avec une saturation de messages qui adoptent les mêmes codes, au point d’atténuer ce qui différencie chaque marque.

Pour se démarquer, les marques devront « publier moins, mais mieux1» en privilégiant des visuels ou des textes ancrés dans l’émotion, l’authenticité et la narration plutôt qu’en utilisant du contenu générique répétitif.
Si l’on choisit de faire usage de l’IA, il faut que les créations demeurent cohérentes avec le produit, la marque ou le service offert. Récemment, plusieurs maisons d’édition québécoises ont choisi de carrément écarter les illustrations générées par IA, estimant qu’elles ne reflétaient pas leur démarche artistique. Quelle que soit l’option retenue, le contenu doit rester arrimé aux valeurs et à la raison d’être de l’organisation.
2. Comment préserver l’authenticité de la marque à travers le contenu synthétique?
Comme on l’a vu, la généralisation des contenus issus de l’IA engendre un phénomène de standardisation. En 2026, l’authenticité visuelle sera primordiale dans ce paysage saturé de contenus artificiels.
Le public recherche des contenus qui reflètent la réalité, mais plusieurs enquêtes réalisées en 2025 montrent qu’il peine de plus en plus à distinguer le vrai du faux. Selon le Human Clarity Institute, 94 % des personnes s’interrogent régulièrement sur la fiabilité de ce qu’elles voient en ligne et 91 % estiment qu’il est plus difficile qu’avant de démêler contenus réels et contenus manipulés2.
L’étude révèle que les contenus générés par IA ne constituent plus seulement un enjeu technique, ils influencent dorénavant la manière dont les individus s’informent, utilisent les réseaux sociaux et prennent leurs décisions quotidiennes.
Dans notre texte sur les tendances de 2025, nous observions une montée de la méfiance envers les contenus génératifs, une tendance qui va s’accroître en 2026. De plus en plus d’entreprises cherchent à encadrer l’utilisation de l’IA. L’honnêteté, la transparence et l’authenticité seront des atouts concurrentiels pour les marques qui veulent tirer leur épingle du jeu. Cette authenticité doit notamment se traduire par une divulgation claire du caractère artificiel du contenu présenté.

L’an dernier, nous soulignions déjà l’essor de la personnalisation du contenu grâce aux données du public. En 2026, cette tendance s’accompagnera d’un niveau d’exigence plus élevé. Les gens veulent comprendre comment et pourquoi leurs données sont utilisées. Ils souhaitent des interactions sur mesure, mais qui respectent leur vie privée.
Si 64 % des consommateurs.trices apprécient les expériences personnalisées, seuls 41 % estiment que les avantages compensent réellement le coût en matière de confidentialité. Et à peine 39 % jugent que les entreprises gèrent leurs renseignements personnels de façon responsable3.
Pourtant, près de la moitié ne ferment pas la porte au partage de données, à condition d’avoir un contrôle réel sur celles-ci. Ainsi, 46 % se montreraient plus enclins à divulguer leurs informations à des entreprises totalement transparentes et 45 % souhaitent pouvoir gérer ou supprimer leurs données eux-mêmes.
En 2026, les organisations devront privilégier des pratiques non intrusives, la collecte éthique des données et le consentement explicite.
4. Quelles sont les répercussions de l’IA pour la gestion des enjeux et des risques d’une entreprise?
L’IA redéfinit la gestion des risques et des enjeux. Les récentes analyses d’Onclusive montrent que l’industrie des relations publiques est encore divisée sur la question de l’IA. 42 % des professionnels estiment que l’IA ne bouleversera pas leur rôle tandis que 28 % croient qu’elle aura des répercussions potentiellement perturbatrices4.
L’IA ouvre la voie à une gestion prédictive des risques. Grâce à l’analyse de vastes réseaux de données, elle détecte les anomalies et les tendances émergentes, améliorant ainsi les prévisions, la prise de décision et l’efficacité opérationnelle... à condition que ces outils soient combinés à un jugement humain éclairé.
Ces bénéfices s’accompagnent toutefois de risques : l’usage non contrôlé de l’IA, une vulnérabilité aux cyberattaques, des biais algorithmiques et des exigences réglementaires en constante évolution. Le décalage entre l’adoption rapide de l’IA et l’encadrement réel des pratiques en entreprise pose aussi des enjeux éthiques, juridiques et humains.
5. Importance de la gouvernance, de l’éthique et de la qualité des données
Les outils d’IA permettent d’anticiper et de mieux gérer les risques, mais leur utilisation exige un encadrement rigoureux. Or, selon une récente étude de la Société canadienne des relations publiques (SCRP), seulement 27 % des professionnels.les du milieu disposent d’une politique d’IA clairement définie et appliquée5.
En 2026, la performance en communication devra reposer sur la solidité des cadres de gouvernance, sur l’éthique et la qualité des données. Pour protéger leur crédibilité et leur réputation, les organisations doivent se doter de politiques claires, procéder à des audits réguliers, former leurs équipes et maintenir une supervision humaine sur toute décision automatisée. Une nouvelle responsabilité s’ajoute d’ailleurs aux réflexes professionnels : surveiller ce que les systèmes d’IA disent d’une marque, au même titre qu’on assure la veille médiatique traditionnelle.
Dans ce contexte, la qualité des données devient un avantage stratégique. Des informations exactes, fiables, non biaisées et obtenues de manière éthique influencent directement la pertinence et la justesse des représentations produites par l’IA.
6. Est-ce que le SEO est mort? Non, mais il faut maintenant penser au GEO (ou AIO)
ChatGPT a atteint 800 millions d’utilisateurs actifs par semaine en 20256, plaçant les IA génératives au rang de moteurs de recherche au même titre que Google.
La visibilité numérique ne se mesure plus seulement dans les pages de résultats des moteurs de recherche. Elle se joue désormais dans les réponses produites par l’IA. On assiste à un basculement du SEO traditionnel vers le GEO (Generative Engine Optimisation), aussi appelé AIO (Artificial Intelligence Optimisation).

L’enjeu n’est plus d’apparaître en tête des SERP (Search Engine Result Page), mais d’être intégré, cité et reformulé par les modèles génératifs. La légitimité d’une marque repose de plus en plus sur sa capacité à être reconnue comme source fiable par les systèmes d’IA, plutôt que sur le volume de contenus publiés.
Les marques doivent structurer leurs prises de parole pour qu’elles soient facilement assimilables par les modèles d’IA : citations d’experts clairement identifiées, données exclusives, formats cohérents, hiérarchisation logique de l’information, texte bien articulé.
Cette mutation transforme aussi le trafic organique classique. Les réponses générées par l’IA réduisent la nécessité de cliquer sur des liens. Optimiser pour l’IA devient indispensable : il ne s’agit plus seulement d’être vu, mais d’être intégré aux réponses fournies par l’IA.
7. Comment l’IA modifie les comportements numériques?
Les modèles de langage ou LLM (Large Language Models) redéfinissent notre rapport à l’information. Conçus pour comprendre, analyser et générer du langage humain, ces systèmes d’apprentissage automatique synthétisent et reformulent l’information à une vitesse inédite. Les LLM transforment la navigation classique. Ainsi, l’internaute ne parcourt plus des pages web, il interroge des systèmes qui condensent le contenu pour lui.
Cette tendance « zéro clic » devient graduellement la norme et, ce faisant, elle modifie les stratégies numériques des marques. Elle transforme les parcours d’achat, la découverte de nouveaux produits et la gestion de la réputation. Journalistes, créateurs.trices et consommateurs.trices se tournent désormais vers les IA génératives comme point d’entrée par défaut.
8. L’activisme des marques
Depuis quelques années, le public se tourne vers les marques qui partagent leurs valeurs, une tendance qui progressera en 2026 en raison du contexte social et politique.
Au-delà de la responsabilité sociale et de la transparence des entreprises, les consommateurs.trices exigent maintenant des marques qu’elles prennent clairement position. Le silence n’est plus neutre : ne pas se positionner est perçu comme un choix.

Le principal obstacle réside dans le décalage entre discours et actions. L’activisme des marques ne peut plus se limiter à des gestes opportunistes ou à des campagnes virales ponctuelles. Le public réclame une démarche introspective et souhaite que les entreprises s’expriment avec sincérité, qu’elles adoptent une posture responsable et transparente et que leurs engagements se traduisent en plans d’action concrets.
En apprenant à naviguer entre les obstacles et les nouvelles possibilités que ces tendances entraînent, les entreprises pourront faire évoluer leurs pratiques et demeurer cohérentes en 2026.
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